Il ne s’agit pas de régionalisation, mais de désespoir
Par Beryl Wajsman
Rédacteur-en-chef
www.thesuburban.com
For the next several months, we will be presenting French versions of selected editorials and opinion pieces that touch on Quebec issues vital to our communities. We urge you, our readers, to share them with your friends and the French media. And, we invite our colleagues from French media—whether press or electronic—to reprint and discuss these French versions.
Beryl Wajsman
Editor
Avis au ministre de la Santé M. Hébert : Les gens ne croient plus à rien et ce, pour de bonnes raisons.
Le débat récent sur la « régionalisation » des hôpitaux et où ils peuvent se faire soigner peut embrouiller même les gens raisonnables qui pensent qu’il ne s’agit pas d’un simple malentendu, mais d’un ballon d’essai qui a mal tourné.
Comme le lecteur peut s’en rappeler, il y a quelques semaines, le Ministère de la Santé a émis des directives à l’Hôpital Général Juif — mondialement reconnu, entre autres, dans leur spécialitéen traitement du cancer — à l’effet que les gens qui viennent de l’extérieur d’une région géographique spécifique ne devraient pas être admis comme patient à l’hôpital ni avoir droit à des soins. La raison pour laquelle cette décision a été prise est que la « pression » ne devrait pas être sur les épaules des hôpitaux qui sont situés au centre-ville et que les gens seraient « mieux » dans un établissement de santé régional plus proche de chez eux. (Il faut reconnaître que HGJ est un hôpital qui ne refuse personne. Jamais.)
Cette tentative de justification s’est avérée spécieuse dans les heures suivantes. Les services de santé publique ont été centralisés en premier lieu en raison des politiques des gouvernements successifs du Québec. À peu près 80 pour cent de l’infrastructure médicale efficiente de la grande région de Montréal est désormais localisée dans un espace de trente blocs. On ne peut oublier la clôture forcée de l’Hôpital Reine Elizabeth, de Reddy Memorial et les autres centres de soins médicaux qui ont été « intégrés » dans des établissements plus grands pour des raisons, soi-disant d’économie d’échelle.
Au lieu d’atteindre l’objectif ciblé, le résultat est la surpopulation et la négligence. Québec doit sabrer son budget d’une année à l’autre ; ne peut garder ses diplômés de l’école de médecine dans la province et les hôpitaux comme Lasalle,St.Joseph à Lachine et l’hôpital général du Lakeshore — où se trouvent d’excellentes installations physiques — n’ont pas le personnel suffisant.
Les dollars versés pour la recherche et les diplômés qui demeurent se tournent autour des grands établissements comme HGJ, MUHC et CHUM. La bureaucratie est le seul secteur des employés des soins de santé du Québec qui est en croissance. C’est quelque chose qu’aucun gouvernement n’a osé toucher par peur de croiser le fer avec les syndicats. Le Québec a le pourcentage le plus élevé de bureaucrates en soins de santé dans le monde occidental industrialisé, au taux de 52 pour cent, le Québec dépasse aisément même la France.
Ainsi, lorsque le ministre de la Santé du Québec essaie de placer la question dans les termes de « régionalisation » vous feriez mieux de le comprendre comme « centralisation » et même « désespoir ». Le gouvernement essaie avec acharnement de garder les établissements que nous avons en opération. Un gouvernement qui a perdu 2 milliards de dollars, est en grave déficit qu’il doit réduire. Et il va continuer à réduire la tranche la plus importante du budget — soins médicaux — au lieu de réduire les programmes de génie social qu’il brandit comme aiguillon dans son quête interminable pour les « conditions gagnantes » d’un référendum de souveraineté.
Clairement, ce qu’il doit faire est de réduire la bureaucratie. Donner plus d’argent aux médecins pour que les institutions régionales puissent fonctionner. Au lieu de ce faire, il essaie d’attirer les patients qui reçoivent déjà des soins de santé dansles établissements sur l’Île-de-Montréal vers les établissements à l’extérieure de l’île, mais ils ne peuvent aller nulle part. Non seulement qualitativement — les hôpitaux plus petits ne peuvent offrir les soins que les plus grands peuvent — mais également quantitativement, puisqu’il n’y a pas assez de médecins. Les gens vont mourir.
Après plusieurs jours de manchettes, cette réalité a commencé à se faire comprendre et le ministre M. Hébert a annoncé que le financement allait suivre le patient et pas l’établissement. Bon, ça aurait dû toujours être le cas. Mais personne n’y croit plus, particulièrement avec les révélations quasi hebdomadaires de corruption et de gaspillage dans la construction de deux nouveaux super-hôpitaux.
La raison pour cette centralisation turbo chargée est que les gens vont mieux chez eux. Et qu’avec cette technologie de pointe, à peu près un tiers des patients seront considérés comme patients en consultation externe tant et aussi longtemps que l’équipement est acheté. Ainsi, les hôpitaux ont été conçus avec cette idée en tête et les lits disponibles sur l’île seront coupés d’un tiers quand les super hôpitaux deviendront opérationnels.
Le seul problème est qu’avec autant d’argent gaspillés, il reste peu d’argent pour payer les montants nécessaires afin de payer les équipements pour soigner les patients à l’extérieur de l’hôpital au lieu de les forcer à passer des jours à l’urgence à cause du manque de médecins. Maintenant, non seulement nous allons manquer de médecins, mais aussi d’équipements.
Lors de la dernière élection, la première ministre Mme Marois a remis sur table la question du départ d’un tiers des diplômés de McGill vers l’étranger. Dans sa fourberie usuelle, elle n’a pas pu expliquer que la plupart de ceux qui sont partis sont des étudiants étrangers qui payent 50 000 $ par année pour leur éducation. Ils n’étaient pas subventionnés par le Québec tel qu’elle le laissait entendre. Cependant, elle était complètement silencieuse à propos des départs en grand nombre des diplômés de la faculté de médecine de l’Université de Montréal. Ils sont, pour la plupart, subventionnés par le système ainsi que francophones et votent avec leurs pieds et partent.
Le débat actuel n’est pas à propos de régionalisation, mais de désespoir. Et personne ne croit plus à rien.
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