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Transporteur Über : Les infirmières alarmées que des cas de coronavirus soient véhiculés par des voitures non-protégées

Par Robert Frank

Les autorités en santé publique du Québec mettent le public en danger en disant à la population de se rendre aux centres de dépistage de la COVID19 en utilisant les services de covoiturage, prévient Alexandre Magdzinski.

Le vice-président de l’Association québécoise des Infirmières a sonné l’alarme après avoir interviewé une infirmière qui venait tout juste de tester positif au virus SARS CoV 2.

« Elle a été très vigilante en monitorant sa température et ses symptômes quotidiennement, et a communiqué avec la Santé et Sécurité pour faire le suivi », dit-il. « Elle n’a pas de voiture. Elle prend habituellement l’autobus mais ne peut pas puisqu’elle est malade. Elle s’est fait dire de prendre un Über pour se rendre au centre de dépistage pour être évaluée ».

Maintenant que l’infirmière a testé positif, elle doit effectuer deux tests de suivi, après avoir complété les deux semaines de quarantaine obligatoires.

« Elle a demandé « maintenant que j’ai testé positif, comment dois-je me rendre [ de nouveau] au centre. Je ne peux utiliser le bus ou autre »», raconte Magdzinski. « Santé et Sécurité a répondu, « Vous n’avez qu’à payer un Über pour vous y rendre ». Ils ne lui ont pas dit de prévenir le chauffeur qu’elle allait se faire évaluer, ni quelque autre information qu’elle devrait transmettre au chauffeur ».

« Si la directive gouvernementale est de prendre un Über vers un centre de dépistage, cela ouvre une autre voie de contamination pour le virus », explique-t-il. « Elle était assise dans un espace restreint, à moins d’un mètre du chauffeur. Il est maintenant techniquement exposé et devrait lui-même se mettre en quarantaine, s’il n’a pas pris de précaution ».

« En même temps, elle était assise sur une surface utilisée subséquemment par d’autre passagers Über. Le chauffeur portait-il un masque ? Est-ce que le chauffeur a nettoyé le siège ? Il pourrait avoir répandu le virus SARS CoV 2 juste par le contact avec la poignée de la portière, ou le siège qu’elle occupait ».

Magdzinski ajoute que les salles d’urgence font appel à des taxis spécialement équipés, dont les chauffeurs ont des équipements de protection personnel et ont été formés à employer les protocoles de décontamination appropriés après avoir transporté un passager potentiellement infecté du virus mortel.

Il suggère qu’en temps de pandémie, il servirait les objectifs de la santé publique si le Ministère de la Santé organisait des transports aller-retour vers les centres de dépistage pour les porteurs potentiels de la COVID19, plutôt que de permettre qu’ils prennent des taxis ou autres transports en commun.

« Il s’agit d’avoir assez d’équipement pour les protéger, explique-t-il. Ça vaut la peine, puisque chaque personne infectée a le potentiel d’infecter deux ou trois – parfois jusqu’à 10 – autres personnes ».

D’autres pays ont instauré des tests à domicile pour les patients présentant des symptômes de la COVID19.

« Ici, nous disons aux gens de sortir et de mettre le public en péril pour se faire tester », observe Magdzinski.

Il souligne qu’il ne critique pas le gouvernement en portant ce danger à l’attention du public.

« L’objectif est d’alerter la population en haut, parce qu’il y a uns faille de communication entre les premières lignes et les gens qui formulent les directives visant à prévenir les problématiques que nous voyons aux premières lignes », conclut Madzinski. « Über n’est pas la meilleure pratique ».

Les avertissement précédents formulés pas Madzinski se sont révélés mortellement précis. Trois jours après qu’il eut sonné l’alarme la semaine dernière au sujet des résidences pour aînés qui sont « un désastre », le gouvernement du Québec a reconnu, le 10 avril, des dizaines de décès dans les résidences de la province.

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